Un peu d'air pour mon Home trainer
J’ai la chance de pouvoir continuer à faire du vélo sur un Home trainer durant cette période de confinement. Passer d’environ 12 km de Vélotaf par jour à 0 n’est donc pas une fatalité pour moi.
Je ne faisais pas de Home trainer avant d’y être contraint et il y a une grande différence avec le vélo sur route : il n’y a aucun vent relatif et on en bave beaucoup plus vite.
La solution est d’ajouter un ventilateur afin d’obtenir une petite brise artificielle :
Donc ça c’est l’idée, mais il y a quelques problèmes :
- ce truc sur la photo coûte plus de 200 € et de toute façon, hors de question de commander un équipement de confort en cette période ;
- un ventilateur consomme de l’énergie alors que mon Home trainer est passif, ce n’est pas du tout écolo ;
- je ne pense pas avoir besoin de ressentir le mistral non plus.
Sur le vélo, je produis de l’énergie et c’est ça que j’aimerais utiliser. Et comme les magasins non essentiels sont fermés, j’ai plutôt cherché un moyen de fabriquer mon propre apport d’air !
Recherche de matériel
En fouillant un peu chez moi j’ai retrouvé une vieille lampe de camping Decat’ hors service :
C’est une lampe rechargeable :
- soit via manivelle (coucou générateur d’électricité !) ;
- soit via prise secteur.
Je vais récupérer le générateur !
Pour la ventilation, j’ai trouvé un ventilateur de refroidissement d’ordinateur dans mes affaires, il n’est pas idéal (taille réduite) mais c’est mieux que rien.
Dynamo et alternateur
Mes compétences en électronique se limitent à suivre des tutoriels de montage Arduino et mesurer un courant au multimètre : j’étais donc un peu dubitatif avec ce montage.
Ce que je croyais être une dynamo dans la lampe, est en fait un alternateur. Il produit un courant alternatif quand le rotor bouge.
Les dynamos que nous trouvons habituellement sur nos vélos sont en fait des alternateurs ; une dynamo produit courant continue.
Bref j’ai donc besoin de lisser le courant alternatif. Cela se fait facilement avec un pont de diode. Après quelques recherches je découvre que l’alternateur à ma disposition est triphasé.
Par extension, on désigne sous le nom de pont redresseur triphasé ou pont de diodes triphasé un ensemble de six diodes réalisant un redressement double alternance en triphasé.
Il faut six diodes pour lisser un tel courant :
Seul problème : j’en ai que deux ! 🤣
Mon plan B va alors consister à réutiliser le circuit imprimé existant, c’est moins propre mais il lisse déjà le courant :
On voit bien ici les six diodes en pont (il s’agit de SOD, pour Small Outline Diode). Il y a aussi beaucoup d’autres composants ici, lié au chargement de la batterie.
Dois-je les laisser ? Aucune idée 😁 à priori rien de gênant, je vais me connecter directement à la sortie du pont de diode pour obtenir mon courant continue non filtré / non limité.
Le montage final
Quelques soudures de mauvaise qualité plus tard j’arrive à faire tourner un moteur !
Le plus compliqué maintenant est de placer l’alternateur sur le vélo :
- le rotor doit être entraîné par la roue sans trop la gêner ;
- le système ne doit pas s’éclater par terre si je force un peu sur les pédales.
Je suis parvenu à mes fin en tordant le « socle » de l’alternateur pour le passer dans la fixation du frein arrière !
La suite, c’est simplement brancher le tout sur le vélo et profiter d’une douce (très douce) brise en roulant !
J’avais peur que l’alternateur chauffe, ou que la puissance soit trop élevée, mais tout fonctionne très bien !
L’effet de refroidissement est faible mais agréable : le projet est fini ! Comment je vais procrastiner mon sport maintenant ? En publiant cet article bien sûr !
Portez-vous bien.